attendant, le NPD s'est officiellement opposé à la transaction.
Le gouvernement conservateur étudie depuis la fin août la demande d'achat
de Nexen par la société China National Offshore Oil Company (CNOOC), une
transaction de 15 milliards. La décision est attendue à la mi-octobre, mais le
fédéral peut demander de reporter la date butoir.
Au sud de la frontière, un membre démocrate du Congrès américain avait
réclamé cet été que le gouvernement des États-Unis s'oppose à la transaction.
Nexen compte une part de ses opérations en sol américain. Washington pourrait
donc techniquement bloquer la transaction pour des raisons de sécurité
nationale.
" Je ne crois pas que ce soit une surprise que je vous dise que le
gouvernement du Canada prendra sa propre décision, indépendamment de ce que
feront les États-Unis ", a tranché le premier ministre en point de presse. S'il
a refusé d'offrir quelque indice que ce soit quant à la décision que prendra son
gouvernement, M.Harper a néanmoins reconnu que l'étude de cette transaction
soulevait " beaucoup de questions de politique gouvernementale difficiles.
Ces choses seront prises en considération en vertu de la loi, en évaluant le
bénéfice net de cette transaction pour le pays avant de prendre une décision. Et
nous continuons de récolter de l'information et des opinions ".
Il faudra peut-être patienter. A sa sortie des Communes, le ministre de
l'Industrie Christian Paradis a laissé entendre qu'Ottawa pourrait prolonger son
étude. " On ne se fixe pas de délais On va prendre tout le temps requis
pour être certain qu'on va scruter cette transaction avec soin. "
A l'instar du premier ministre, M.Paradis a dénoncé la sortie publique du
NPD quelques heures plutôt contre la transaction. Des actions " insouciantes et
irresponsables " avec lesquelles les néodémocrates ont " créé un climat
d'incertitude qui nuit à l'investissement dont nos compagnies canadiennes ont
besoin ". " Le NPD est un parti idéologique socialiste qui s'oppose à n'importe
quel investissement ", a renchéri Stephen Harper.
En matinée, les néodémocrates ont confirmé qu'ils s'opposaient au rachat
de la pétrolière albertaine par CNOOC. Le parti estime qu'il est plus que temps
qu'Ottawa précise la Loi sur Investissement Canada afin d'assurer plus de
transparence, en tenant des audiences publiques pendant l'étude de tels dossiers
de même qu'en précisant les critères sur lesquels il se base.
La loi canadienne permet le rachat d'entreprises par des sociétés
étrangères si elles présentent un " avantage net " pour le Canada. Cette notion
n'est pas précisée. Le NPD estime qu'Ottawa aurait dû corriger la situation
depuis longtemps puisque l'opposition la dénonce depuis que les conservateurs
ont refusé la vente de Potash Corp. à l'australienne BHP Biliton en 2010.
Qui plus est, même si certaines conditions sont imposées par le Canada
lors de telles transactions, Ottawa ne s'assure pas ensuite qu'elles soient
respectées. " Alors une fois que l'approbation est donnée, c'est un chèque en
blanc à la compagnie ", a commenté le néodémocrate Peter Julian. Le NPD
s'inquiète du bilan environnemental de CNOOC, de même que de la garantie que les
emplois restent entre les mains de Canadiens.
Et ce qui pose d'autant plus problème au NPD dans ce cas-ci, c'est que
l'entreprise acquéreuse se définit comme un " bras stratégique " du gouvernement
chinois. " Cela soulève toute une gamme de questions et, puisque nous avons un
processus si opaque qui se déroule derrière des portes closes, les Canadiens
n'obtiennent pas les réponses ", a déploré M.Julian.