Plus tôt lundi, le géant américain Lowe's avait annoncé sa décision de retirer sa proposition d'achat pour la chaîne de quincailleries Rona, donnant comme raison l'hostilité de la direction de l'entreprise québécoise à la transaction.
Mais les analystes croient que l'opposition du gouvernement minoraire péquiste de Pauline Marois, qui aurait compliqué l'approbation de l'achat en vertu de la Loi sur Investissement Canada, a probablement pesé dans la balance.
La loi exige que les bénéfices que doit retirer le Canada de la vente de l'une de ses sociétés à des intérêts étrangers soient clairement démontrés, mais n'explique pas ce que cela signifie au-delà de la création d'emplois et des retombées économiques.
Les critiques soutiennent que c'est précisément là que se trouve le problème puisque l'ambiguïté et le côté secret du processus permet trop de discrétion et ouvre la porte aux pressions politiques.
"De l'improvisation, c'est ce que l'on obtient lorsque le gouvernement néglige de mettre en place un cadre de travail", a affirmé le leader adjoint libéral, Ralph Goodale, qui a déjà été ministre des Finances.
De son côté, le porte-parole néo-démocrate en matière d'énergie et de ressources naturelles, Peter Julian, a demandé au gouvernement d'organiser des audiences publiques sur la vente de Nexen, accusant les conservateurs de prêter davantage l'oreille aux lobbyistes de la CNOOC.
Même s'il n'a pas répondu directement à la question, le ministre de l'Industrie, Christian Paradis, a indiqué que l'acquisition de Nexen serait "surveillée de très près". Il a ajouté que la proposition du NPD dissuaderait les investisseurs étrangers de faire des affaires au Canada.
Quelques déclarations effectuées par des ministres conservateurs ont laissé entendre que cette prise de contrôle devra s'affranchir de plus d'obstacles que la plupart des transactions du genre. Le gouvernement a déjà indiqué qu'il demandera des garanties aux Chinois pour que Nexen continue d'opérer selon les règles de l'économie de marché.
Mais le rejet de cette transaction enverrait un signal contradictoire à Pékin au moment où Ottawa négocie un accord d'investissement mutuel et examine la possibilité d'accroître l'intégration économique _ ce qui inclut un accord de libre-échange _ avec le deuxième plus grand marché économique au monde.
Le ministre de l'Industrie Christian Paradis a souligné lundi que ces enjeux seront analysés de près.
Ted Menzies a soutenu que la transaction sera jugée sur le fond, ajoutant que c'est un bon signe de voir que des entreprises étrangères sont intéressées à investir au pays.