À LA UNE ~ Congrès du NPD - Yann Martel enrôlé pour séduire la Saskatchewan

La bataille électorale de 2015 ne se fera pas qu'au Québec, pour le NPD. Les troupes de Thomas Mulcair travailleront à conserver leurs appuis québécois, mais ils tenteront aussi de se réconcilier avec la base de leur parti dans les Prairies. Et les efforts débutent dès maintenant, les néodémocrates ayant recruté Yann Martel à l'occasion de la réunion de leur caucus qui se tient cette semaine à Saskatoon, ville d'adoption de l'écrivain.

" On dit toujours qu'au Québec on a beaucoup d'arbres, pas de racines. Là-bas, on a bien des racines et on n'a pas d'arbres ", résume une source haut placée dans l'entourage de M. Mulcair.

En effet, le défi est double, pour les troupes du chef du Nouveau Parti démocratique en 2015 : tenir le fort au Québec et dans les 57 circonscriptions qui ont donné sa chance au parti, mais aussi convertir les électeurs ailleurs au pays, où le score électoral du NPD est resté quasi inchangé en 2011 malgré la vague orange qui a déferlé sur le Québec.

Province-clé

Les néodémocrates misent donc sur la province natale de leur parti. " C'est sûr que la Saskatchewan, c'est la clé pour remporter le gouvernement en 2015 ", fait valoir le président du caucus, Peter Julian, en entretien téléphonique.

Il fut une époque où l'ancêtre du NPD, la Cooperative Commonwealth Federation (CCF), récoltait dans les années 1940 et 1950 la majorité des sièges en Saskatchewan. Outre un nouveau sommet atteint en 1988, lorsque le NPD a gagné dix circonscriptions, les néodémocrates ont chuté depuis dans les appuis populaires, pour ne détenir aucun siège depuis 2004 dans la province de leur premier chef, le Saskatchewanais Tommy Douglas.

L'équipe de Thomas Mulcair est déterminée à remédier à la situation. " On vise une demi-douzaine de comtés en Saskatchewan ", avance M. Julian.

Pour tenter d'y parvenir, le parti a d'abord convié ses 100 députés à Saskatoon pour la réunion pré-sessionnelle de son caucus. Et une fois la rencontre de trois jours terminée, mercredi, plusieurs d'entre eux sillonneront la province à la rencontre de futurs électeurs.

De surcroît, c'est au Saskatchewanais d'adoption Yann Martel, qui habite la province depuis le début des années 2000, qu'on a confié l'un des quelques discours de la semaine.

Avec cet écrivain de renommée internationale - qui est devenu le tortionnaire culturel de Stephen Harper en lui envoyant un livre par quinzaine, pendant quatre ans -, le NPD se targue d'être sorti de l'ombre pour de bon en réussissant à recruter désormais des gens de calibre comme l'auteur du célèbre roman Life of Pi.

" Et c'est de bon augure aussi pour les élections ", lance-t-on dans l'entourage de M. Mulcair en citant la lutte à quatre candidats pour l'investiture du parti dans Bourassa. " Avant, recruter des candidats-vedettes, c'était plus ardu. Là, les gens viennent à nous plus facilement. "

De retour dans les Prairies, les néodémocrates estiment que les changements apportés aux cartes électorales partout au pays leur seront bénéfiques en Saskatchewan, où de nouvelles circonscriptions rassembleront des communautés urbaines.

Qui plus est, M. Julian croit que ses collègues réussiront à séduire une bonne fois pour toutes les électeurs en vantant les bilans économiques positifs de gouvernements néodémocrates au pays depuis vingt ans.

Miser sur l'économie

Il y a fort à parier que la lutte de 2015 portera sur l'économie. Dans l'équipe de M. Mulcair, c'est sur ce terrain que l'on entend se battre, et ce, dès maintenant.

Le discours du chef à ses députés mercredi insistera sur ce thème, en martelant que l'économie ne se porte pas mieux depuis l'arrivée des conservateurs de Stephen Harper. M. Mulcair dénoncera en outre une fois de plus la prorogation que ne saurait tarder à demander le premier ministre. " M. Harper peut essayer de se cacher, mais nous, on va continuer de lui poser des questions, de lui demander de rendre des comptes ", a prévenu une source proche du chef néodémocrate, en faisant allusion au scandale des dépenses de sénateurs qui implique trois ex-conservateurs et un ancien libéral. " On veut mettre le dossier de l'économie en avant cet automne ", a-t-on prévenu au NPD. Pour ce faire, M. Mulcair fera totalement abstraction du populaire chef libéral Justin Trudeau, pour concentrer ses attaques uniquement sur le premier ministre. " Les Canadiens jugeront. Mais quand on met notre chef en face de Justin Trudeau, on voit qui a le leadership et l'expérience ", se contente-t-on de dire sur le leader libéral, du côté néodémocrate.

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